Un emménagement qui déménage (RP LIBRE)

Il était dans les environs de 13h00 quand les contours de la ville de Forks commencèrent à se dessiner dans mon champ de vision. Comme je m'y attendais au vue des documentations que j'avais prises par-ci par-là et les propos des gens, ce coin était très petit et perdu, magnifique.
Ma première étape, avant de me rendre à mon domicile avait été de passer par ce qui faisait ici office de mairie, histoire de me faire recenser parmi leurs habitants et faire grimper de façon significative le nombre de « jeune » de cette bourgade. J'étais à n'en pas douter bien plus âgés que tous ses habitants, mais physiquement je n'avais hélas que 17 ans.

La paperasse étant faite, je pouvais enfin aller vers mon palace, une petite maison sur le bord de la forêt, de quoi ne pas être trop loin de mon garde mangé. La vue de mon nouveau foyer m'arracha un sourire, tout était comme je l'avais imaginé, à savoir : simple, lumineux et masculin !

En gros, je voyais une bâtisse faite de bois et de béton blanc mêlés, un toit plat qui me permettrait quand j'aurai besoin d'espace d'agrandir les lieux sans faire tomber l'ensemble de la maison, une porte d'entrée en chêne ou en pin, sûrement le résultat de l'abattement d'un arbre du coin, et une profusion de fenêtres qui éclairaient tout. A l'arrière, j'avais normalement une baie vitrée donnant directement sur les bois, afin de partir à la chasse sans jamais attirer les regards.

Avec toute la délicatesse et la discrétion dont j'étais capable, c'est à dire aucunes, je m'engageais dans le chemin de terre et me stoppais juste devant la porte du garage. Un centimètre de plus et je démolissait ma cinquième voiture pour ce mois-ci. A l'abri des regards, je pouvais mettre à profit la force que m'accordais la fonction de vampire pour rentrer mes meubles et cartons tout en sautillant et chantant à tue-tête :

« (No Apology) No Apology (No Apology) We will not back down (No Apology) We are not afraid (No Apology) Not a drop of doubt (No Apology) Hand in hand across this land Our voices shouting out No Apologies »

Et évidemment, tout à ma distraction lyrique et dans mes pas de danses douteux, le buffet que je tenais s’emplafonna dans l'embrasure de la porte, provoquant un craquement sonore alors que je restais dubitatives devant les vestiges de ce qui devais contenir une vaisselle qui ne servirais qu'à sauver les apparences.

« Bah... qu'est-ce qui s'est passé ? Je me suis faite avoir c'est une porte qui rétrécit ! »